« Il eût fallu que son regard fût pénétrant », Le Roi Soleil.
Emma Bourgin et Léonard Van Thé
Moret-sur-Loing, petite ville d’artistes, éloignée et pourtant proche de Paris, a incité Emma Bourgin et Léonard Van Thé à la pénétrer, à la recherche de ce qui fait son charme et son dynamisme.
D’une attention aux pierres de cette maison, ils sont venus arpenter le territoire à la découverte des matières. L’un jardinier, paysagiste, poète, l’autre, artiste plasticienne, tous deux observent, récoltent, expérimentent, façonnent les matériaux. Moret fut leur terrain d’expériences et d’exploration. Ils ont travaillé dans et avec ce lieu et ses habitants. Leurs rencontres et trouvailles ont donné naissance à de nouveaux récits, continuité de cette ville riche en mémoire. Une plaque témoignant de la présence du peintre Sisley, qui a laissé sa trace, les a amenés à prendre une nouvelle empreinte. La Mauresse de Moret, autre personnage est apparu au fil de leur quête. Ces personnages, icônes, resurgissent dans les lignes qui traversent les matières.
Des vitraux de cire, tels de nouvelles peaux mettent au jour l’architecture tout en faisant écho à un art ancien. Pour Emma Bourgin, le décollement, l’arrachement de cette matière sensible, fait apparaître l’envers, ce qu’il y a en dessous, les strates temporelles des murs de ces lieux.
En descendant au niveau inférieur de l’espace, la lumière guide vers une installation qui prend vie par le feu. À l’intérieur des regards, espaces cachés et ouvertures, des dessins sur des plaques de métal renvoient aux récits, à leurs découvertes. Fragments d’architectures, ces éléments prennent place comme une nouvelle peau de cette maison, devenue organisme vivant. Les œuvres fusionnent avec l’espace. Les matières s’enrichissent les unes avec les autres. Les lignes, dessinées dans les creux, renvoient aux liens entre les individus et matières.
Dans le jardin, Léonard Van Thé révèle les méthodes de palissages des vignes inventées à Thomery qui connurent un rayonnement international. Sur le mur, un dessin réalisé avec l’argile issue d’une dernière exposition signifie les cordons morétains inspirés par les techniques mises au point par M. Rose Charmeux, horticulteur. Celui-ci poursuit et fertilise la croissance des plantations.
Par le déplacement des matériaux, ces artistes nous racontent un patrimoine et relèvent les empreintes successives qui marquent ce lieu. Cette exposition invite à le découvrir par les objets et matières qui le composent et fondent son histoire. De cet espace, les artistes étendent notre regard, à travers les murs, vers l’extérieur, jusqu’au-delà de la ville. Un souffle traverse les murs. De nouvelles traces s’ajoutent aux pierres et à la terre du lieu.
Pauline Lisowski.
Emma Bourgin et Léonard Van Thé
Moret-sur-Loing, petite ville d’artistes, éloignée et pourtant proche de Paris, a incité Emma Bourgin et Léonard Van Thé à la pénétrer, à la recherche de ce qui fait son charme et son dynamisme.
D’une attention aux pierres de cette maison, ils sont venus arpenter le territoire à la découverte des matières. L’un jardinier, paysagiste, poète, l’autre, artiste plasticienne, tous deux observent, récoltent, expérimentent, façonnent les matériaux. Moret fut leur terrain d’expériences et d’exploration. Ils ont travaillé dans et avec ce lieu et ses habitants. Leurs rencontres et trouvailles ont donné naissance à de nouveaux récits, continuité de cette ville riche en mémoire. Une plaque témoignant de la présence du peintre Sisley, qui a laissé sa trace, les a amenés à prendre une nouvelle empreinte. La Mauresse de Moret, autre personnage est apparu au fil de leur quête. Ces personnages, icônes, resurgissent dans les lignes qui traversent les matières.
Des vitraux de cire, tels de nouvelles peaux mettent au jour l’architecture tout en faisant écho à un art ancien. Pour Emma Bourgin, le décollement, l’arrachement de cette matière sensible, fait apparaître l’envers, ce qu’il y a en dessous, les strates temporelles des murs de ces lieux.
En descendant au niveau inférieur de l’espace, la lumière guide vers une installation qui prend vie par le feu. À l’intérieur des regards, espaces cachés et ouvertures, des dessins sur des plaques de métal renvoient aux récits, à leurs découvertes. Fragments d’architectures, ces éléments prennent place comme une nouvelle peau de cette maison, devenue organisme vivant. Les œuvres fusionnent avec l’espace. Les matières s’enrichissent les unes avec les autres. Les lignes, dessinées dans les creux, renvoient aux liens entre les individus et matières.
Dans le jardin, Léonard Van Thé révèle les méthodes de palissages des vignes inventées à Thomery qui connurent un rayonnement international. Sur le mur, un dessin réalisé avec l’argile issue d’une dernière exposition signifie les cordons morétains inspirés par les techniques mises au point par M. Rose Charmeux, horticulteur. Celui-ci poursuit et fertilise la croissance des plantations.
Par le déplacement des matériaux, ces artistes nous racontent un patrimoine et relèvent les empreintes successives qui marquent ce lieu. Cette exposition invite à le découvrir par les objets et matières qui le composent et fondent son histoire. De cet espace, les artistes étendent notre regard, à travers les murs, vers l’extérieur, jusqu’au-delà de la ville. Un souffle traverse les murs. De nouvelles traces s’ajoutent aux pierres et à la terre du lieu.
Pauline Lisowski.