vendredi 10 décembre 2010

Simulation



Simulation de mon projet dans le cadre de l'atelier Desire Path (http://esamdesirepath.wordpress.com).

mardi 7 décembre 2010

une retrouvaille ...


Artur Barrio, Libro de Carne, 1978-79

dimanche 14 novembre 2010

Marcher dans la mer



Octobre 2010

Guy Debord, Théorie de la dérive, 1956

Entre les divers procédés situationnistes, la dérive se définit comme une technique du passage hâtif à travers des ambiances variées. Le concept de dérive est indissolublement lié à la reconnaissance d’effets de nature psychogéographique, et à l’affirmation d’un comportement ludique-constructif, ce qui l’oppose en tous points aux notions classiques de voyage et de promenade.

Une ou plusieurs personnes se livrant à la dérive renoncent, pour une durée plus ou moins longue, aux raisons de se déplacer et d’agir qu’elles se connaissent généralement, aux relations, aux travaux et aux loisirs qui leur sont propres, pour se laisser aller aux sollicitations du terrain et des rencontres qui y correspondent. La part de l’aléatoire est ici moins déterminante qu’on ne croit : du point de vue de la dérive, il existe un relief psychogéographique des villes, avec des courants constants, des points fixes, et des tourbillons qui rendent l’accès ou la sortie de certaines zones fort malaisés.

Mais la dérive, dans son unité, comprend à la fois ce laisser-aller et sa contradiction nécessaire : la domination des variations psychogéographiques par la connaissance et le calcul de leurs possibilités. Sous ce dernier aspect, les données mises en évidence par l’écologie, et si borné que soit à priori l’espace social dont cette science se propose l’étude, ne laissent pas de soutenir utilement la pensée psychogéographique.

L’analyse écologique du caractère absolu ou relatif des coupures du tissu urbain, du rôle des microclimats, des unités élémentaires entièrement distinctes des quartiers administratifs, et surtout de l’action dominante des centres d’attraction, doit être utilisée et complétée par la méthode psychogéographique. Le terrain passionnel objectif où se meut la dérive doit être défini en même temps selon son propre déterminisme et selon ses rapports avec la morphologie sociale. Chombart de Lauwe dans son étude sur "Paris et l’agglomération parisienne" (Bibliothèque de sociologie contemporaine, PUF, 1952) note qu’ "un quartier urbain n’est pas déterminé seulement par les facteurs géographiques et économiques mais par la représentation que ses habitants et ceux des autres quartiers en ont " ; et présente dans le même ouvrage - pour montrer "l’étroitesse du Paris réel dans lequel vit chaque individu géographiquement un cadre dont le rayon est extrêmement petit " - le tracé de tous les parcours effectués en une année par une étudiante du XVIe arrondissement : ces parcours dessinent un triangle de dimension réduite, sans échappées, dont les trois sommets sont l’Ecole des Sciences Politiques, le domicile de la jeune fille et celui de son professeur de piano.

Il n’est pas douteux que de tels schémas, exemples d’une poésie moderne susceptible d’entraîner de vives réactions affectives - dans ce cas l’indignation qu’il soit possible de vivre de la sorte - , ou même la théorie, avancée par Burgess à propos de Chicago, de la répartition des activités sociales en zones concentriques définies, ne doivent servir aux progrès de la dérive.

Le hasard joue dans la dérive un rôle d’autant plus important que l’observation psychogéographique est encore peu assurée. Mais l’action du hasard est naturellement conservatrice et tend, dans un nouveau cadre, à tout ramener à l’alternance d’un nombre limité de variantes et à l’habitude. Le progrès n’étant jamais que la rupture d’un des champs où s’exerce le hasard, par la création de nouvelles conditions plus favorables à nos desseins, on peut dire que les hasards de la dérive sont foncièrement différents de ceux de la promenade, mais que les premières attirances psychogéographiques découvertes risquent de fixer le sujet ou le groupe dérivant autour de nouveaux axes habituels, où tout les ramène constamment.

Une insuffisante défiance à l’égard du hasard, et de son emploi idéologique toujours réactionnaire, condamnait à un échec morne la célèbre déambulation sans but tentée en 1923 par quatre surréalistes à partir d’une ville tirée au sort : l’errance en rase campagne est évidemment déprimante, et les interventions du hasard y sont plus pauvres que jamais. Mais l’irréflexion est poussée bien plus loin dans Médium (mai 1954), par un certain Pierre Vendryes qui croit pouvoir rapprocher de cette anecdote - parce que tout cela participait d’une même libération antidéterministe - quelques expériences probabilistes, par exemple sur la répartition aléatoire de têtards de grenouille dans un cristallisoir circulaire, dont il donne le fin mot en précisant : "il faut, bien entendu, qu’une telle foule ne subisse de l’extérieur aucune influence directrice ". Dans ces conditions, la palme revient effectivement aux têtards qui ont cet avantage d’être "aussi dénués que possible d’intelligence, de sociabilité et de sexualité ", et, par conséquent, "vraiment indépendants les uns des autres ".

Aux antipodes de ces aberrations, le caractère principalement urbain de la dérive, au contact des centres de possibilités et de significations que sont les grandes villes transformées par l’industrie, répondrait plutôt à la phrase de Marx : "Les hommes ne peuvent rien voir autour d’eux qui ne soit leur visage, tout parle d’eux-mêmes. Leur paysage même est animé."

On peut dériver seul, mais tout indique que la répartition numérique la plus fructueuse consiste en plusieurs petits groupes de deux ou trois personnes parvenues à une même prise de conscience, le recoupement des impressions de ces différents groupes devant permettre d’aboutir à des conclusions objectives. Il est souhaitable que la composition de ces groupes change d’une dérive à l’autre. Au-dessus de quatre ou de cinq participants, le caractère propre à la dérive décroît rapidement, et en tout cas il est impossible de dépasser la dizaine sans que la dérive ne se fragmente en plusieurs dérives menées simultanément. La pratique de ce dernier mouvement est d’ailleurs d’un grand intérêt, mais les difficultés qu’il entraîne n’ont pas permis jusqu’à présent de l’organiser avec l’ampleur désirable.

La durée moyenne d’une dérive est la journée, considérée comme l’intervalle de temps compris entre deux périodes de sommeil. Les points de départ et d’arrivée, dans le temps, par rapport à la journée solaire, sont indifférents, mais il faut noter cependant que les dernières heures de la nuit sont généralement impropres à la dérive.

Cette durée moyenne de la dérive n’a qu’une valeur statistique. D’abord, elle se présente assez rarement dans toute sa pureté, les intéressés évitant difficilement, au début ou à la fin de cette journée, d’en distraire une ou deux heures pour les employer à des occupations banales ; en fin de journée, la fatigue contribue beaucoup à cet abandon. Mais surtout la dérive se déroule souvent en quelques heures délibérément fixées, ou même fortuitement pendant d’assez brefs instants, ou au contraire pendant plusieurs jours sans interruption. Malgré les arrêts imposés par la nécessité de dormir, certaines dérives d’une intensité suffisante se sont prolongées trois ou quatre jours, voire même d’avantage. Il est vrai que dans le cas d’une succession de dérives pendant une assez longue période, il est presque impossible de déterminer avec quelque précision le moment où l’état d’esprit propre à une dérive donnée fait place à un autre. Une succession de dérives a été poursuivie sans interruption notable jusqu’aux environs de deux mois, ce qui ne va pas sans amener de nouvelles conditions objectives de comportement qui entraînent la disparition de bon nombre des anciennes.

L’influence sur la dérive des variations du climat, quoique réelle, n’est déterminante que dans le cas de pluies prolongées qui l’interdisent presque absolument. Mais les orages ou les autres espèces de précipitations y sont plutôt propices.

Le champ spatial de la dérive est plus ou moins précis ou vague selon que cette activité vise plutôt à l’étude d’un terrain ou à des résultats affectifs déroutants. Il ne faut pas négliger le fait que ces deux aspects de la dérive présentent de multiples interférences et qu’il est impossible d’en isoler un à l’état pur. Mais enfin l’usage des taxis, par exemple, peut fournir une ligne de partage assez claire : si dans le cours d’une dérive on prend un taxi, soit pour une destination précise, soit pour se déplacer de vingt minutes vers l’ouest, c’est que l’on s’attache surtout au dépaysement personnel. Si l’on tient à l’exploration directe d’un terrain, on met en avant la recherche d’un urbanisme psychogéographique.

Dans tous les cas le champ spatial est d’abord fonction des bases de départ constituées, pour les sujets isolés, par leurs domiciles, et pour les groupes, par les points de réunion choisis. L’étendue maximum de ce champ spatial ne dépasse pas l’ensemble d’une grande ville et de ses banlieues. Son étendue minimum peut être bornée à une petite unité d’ambiance : un seul quartier, ou même un seul îlot s’il vaut la peine ( à l’extrême limite la dérive statique d’une journée sans sortir de la gare Lazare).

L’exploration d’un champ spatial fixé suppose donc l’établissement de bases, et le calcul des directions de pénétration. C’est ici qu’intervient l’étude des cartes, tant courantes qu’écologiques ou psycho-géographiques, la rectification et l’amélioration de ces cartes. Est-il besoin de dire que le goût du quartier lui-même inconnu, jamais parcouru n’intervient aucunement ? Outre son insignifiance, cet aspect du problème est tout à fait subjectif, et ne subsiste pas longtemps. Ce critère n’a jamais été employé, si ce n’est occasionnellement, quand il s’agit de trouver les issues psychogéographiques d’une zone en s’écartant systématiquement de tous les points coutumiers. On peut alors s’égarer dans des quartiers déjà fort parcourus.

La part de l’exploration au contraire est minime, par rapport à celle d’un comportement déroutant, dans le "rendez-vous possible". Le sujet est prié de se rendre seul à une heure qui est précisée dans un endroit qu’on lui fixe. Il est affranchi des pénibles obligations du rendez-vous ordinaire, puisqu’il n’a personne à attendre. Cependant ce "rendez-vous possible" l’ayant mené à l’improviste en un lieu qu’il peut connaître ou ignorer, il en observe les alentours. On a pu en même temps donner au même endroit un "autre rendez-vous possible" à quelqu’un dont il ne peut prévoir l’identité. Il peut même ne l’avoir jamais vu, ce qui incite à lier conversation avec divers passants. Il peut ne rencontrer personne, ou même rencontrer par hasard celui qui a fixé le "rendez-vous possible". De toute façon, et surtout si le lieu et l’heure ont été bien choisis, l’emploi du temps du sujet y prendra une tournure imprévue. Il peut même demander par téléphone un autre "rendez-vous possible" à quelqu’un qui ignore où le premier l’a conduit. On voit les ressources presque infinies de ce passe-temps.

Ainsi, quelques plaisanteries d’un goût dit douteux, que j’ai toujours vivement appréciées dans mon entourage, comme par exemple s’introduire nuitamment dans les étages des maisons en démolition, parcourir sans arrêt Paris en auto-stop pendant une grève des transports, sous le prétexte d’aggraver la confusion en se faisant conduire n’importe où, errer dans ceux des souterrains des catacombes qui sont interdits au public, relèveraient d’un sentiment plus général qui ne serait autre que le sentiment de la dérive.

Les enseignements de la dérive permettent d’établir les premiers relevés des articulations psychogéographiques d’une cité moderne. Au-delà de la reconnaissance d’unités d’ambiances, de leurs composantes principales et de leur localisation spatiale, on perçoit les axes principaux de passage, leurs sorties et leurs défenses. On en vient à l’hypothèse centrale de l’existence de plaques tournantes psychogéographiques. On mesure les distances qui séparent effectivement deux régions d’une ville, et qui sont sans commune mesure avec ce qu’une vision approximative d’un plan pouvait faire croire. On peut dresser à l’aide de vieilles cartes, de vues photographiques aériennes et de dérives expérimentales une cartographie influentielle qui manquait jusqu’à présent, et dont l’incertitude actuelle, inévitable avant qu’un immense travail ne soit accompli, n’est pas pire que celle des premiers portulans, à cette différence près qu’il ne s’agit plus de délimiter précisément des continents durables, mais de changer l’architecture et l’urbanisme. Les différentes unités d’atmosphère et d’habitation, aujourd’hui, ne sont pas exactement tranchées, mais entourées de marges frontières plus ou moins étendues. Le changement le plus général que la dérive conduit à proposer, c’est la diminution constante de ces marges frontières, jusqu’à leur suppression complète.

Dans l’architecture même, le goût de la dérive porte à préconiser toutes sortes de nouvelles formes du labyrinthe, que les possibilités modernes de construction favorisent. Ainsi la presse signalait en mars 1955 la construction à New York d’un immeuble où l’on peut voir les premiers signes d’une occasion de dérive à l’intérieur d’un appartement : " Les logements de la maison hélicoïdale auront la forme d’une tranche de gâteau. Ils pourront être agrandis ou diminués à volonté par le déplacement de cloisons mobiles. La gradation par demi-étage évite de limiter le nombre de pièces, le locataire pouvant demander à utiliser la tranche suivante en surplomb ou en contrebas. Ce système permet de transformer en six heures trois appartements de quatre pièces en un appartement de douze pièces ou plus."

Le sentiment de la dérive se rattache naturellement à une façon plus générale de prendre la vie, qu’il serait pourtant maladroit d’en déduire mécaniquement. Je ne m’étendrai ni sur les précurseurs de la dérive, que l’on peut reconnaître justement, ou détourner abusivement, dans la littérature du passé, ni sur les aspects passionnels particuliers que cette dérive entraîne. Les difficultés de la dérive sont celles de la liberté. Tout porte à croire que l’avenir précipitera le changement irréversible du comportement et du décor de la société actuelle. Un jour, on construira des villes pour dériver. On peut utiliser, avec des retouches relativement légères, certaines zones qui existent déjà. On peut utiliser certaines personnes qui existent déjà.

Guy-Ernest Debord

ps: Publié dans Les Lèvres nues n° 9, décembre 1956 et Internationale Situationniste n° 2, décembre 1958.

In ruisseau



Octobre 2010

dimanche 7 novembre 2010

Magdalena Abakanowicz


ABAKAN RED 1969
1969, sisal (agave mexicain dont les fibres des feuilles sont tressées en cordes, en tapis, en sacs) weaving on metal support
300 x 300 x 100 cm

Crux, Gary Hill, 1983-87



Gary Hill équipé de 5 caméras et micro (pieds, mains, tête) filmant son déplacement

Up against down, Gary Hill, 2008

mercredi 27 octobre 2010

WORK IN PROGRESS





"Matériaux, espace/temps"
pure laine de mouton (27.10.2010)

mardi 17 août 2010

Une autre approche de l'infini


Ascension du Pic du Cagire (1912 m), 12/08/2010

dimanche 13 juin 2010

FENDRE/REVELER






Fendre/Réveler
action, Juin 2010

Merci à Fabien

samedi 12 juin 2010

Grande Image projet pour le 17 Juin












(ce ne sont que des previews, soucis de conversion ...)

Voici mes quatre premières séquences pour la projection Grande Image du 17 Juin, les verticales seront projetées sur l'un des murs de la Cité Judiciaire, l'horizontale sur l'un des murs du château (voir les lieux sur le site de l'ESBAM http://www.esba-lemans.fr/content/grande-image-pp9-le-17-juin )

Merci aux nageurs
Merci à toute l'équipe de la piscine des Ardriers et à Damien en particulier

dimanche 25 avril 2010

L' "Art Yard" de Walter de Maria

Art is the most beautiful ornament of society as it is now, and not the warning signal for society as it should be – never that.

How can the artist contest society when his art, all art, « belongs » objectively to that society ?

He believes, also, in the myth of revolutionary art.

But art is objectively reactionary.


Walter de Maria : 50m3 (1,600 Cubic feet) Level Dirt / The Land show : Pure Dirt / Pure Earth / Pure Land. Galerie Heiner Friedrich, Munich September 28 – October 12, 1968. In May 1960, de Maria wrote “Art Yard” (published in the Young MacLow Anthology, 1963). Excerpts follow :

I have been thinking about an art yard I would like to build. It would be a sort of a big hole in the ground. Actually it wouldn't be a hole to begin with. That would have to be dug. The digging of the hole would be part of the art. Luxurious stands would be made for the art lovers and spectators to sit in.

They would come to the making of the yard dressed in tuxedoes and clothes which would make them aware of the significance of the event they would see. Then in front of the stand of people a wonderful parade of steamshovels and bulldozers will pass. Pretty soon the steamshovels would start to dig. And small explosions would go off. What wonderful art will be produced. Inexperienced people like La Monte Young will run the steamshovels. From here on out what goes on can't easily be said. (it is hard to explain art.) As the yard gets deeper and its significance grows, people will run into the yard, grab shovels, do their part, dodge explosions. This might be considered the first meaningful dance. People will yell “Get that bulldozer away from my child.” Bulldozers will be making wonderful pushes of dirt all around the yard. Sounds, words, music, poetry. (Am I too specific ? Optimistic ?) …

I have just been thinking about this wonderful art, already it is being killed in my mind. Is nothing safe ? Actually I am. And if this paper should fall into the hands of someone who owns a construction company and who is interested in promoting art and my ideas, please, get in touch with me immediately. Also if someone owns an acre or so of land (preferably in some large city … for art … thrives there) do not hesitate.


From Six years : The Dematerialization of the Art Object, 1973, Lucy R. Lippard

vendredi 9 avril 2010

Pamphlet

LE POIDS DE L'INSTITUTION

OU

QU'EST-CE-QUE L'ART DANS UNE ÉCOLE DES

BEAUX-ARTS AUJOURD'HUI



J'ai envie de répondre, là, dans l'instant, intuitivement, un RAMASSIS DE CONNERIES DICTÉ PAR DES MASTURBATEURS INTELLO.

Mais je m'emporte là, et répondre par « instinct » me déservirait puisque ce mot ne demeure point familier à leur langage.

Or j'aimerais, cette fois, être entendue et comprise à juste titre :


Je ne suis point ici pour faire de la fioriture. L'ornement c'est le crime comme disait l'autre (A. Loos).

Depuis mon entrée dans cette institution, mon seul et unique but est d'éclater la purulente forme pour en faire sortir le fond salvateur.

Car c'est la matière, la couleur, qui font la forme. Bachelard avait raison, c'est le lait qui donne sa forme au sein.


Cette terre brute, il n'y a rien de plus concret, de plus sensible. C'est de cette terre que nous devrions tous nous nourrir. JE VEUX MANGER DE LA TERRE. Je veux sentir chaque gravillon, chaque grain de sable, croquer sous mes dents. Je veux l'engloutir avant qu'elle ne m'engloutisse. J'AI LES CROCS, ENVIE D'ABSORBER TOUT CE QUI PASSE. Je veux manger le paysage qui défile sous mes yeux. Pour que chacune de ses routes, de ses plaines, de ses forêts, se fondent dans mon corps. Oui, je veux être l'écran de cette multitude.


Je ne veux pas de vos socles, JE SUIS SOCLE. IL NE FAUT PAS DE SOCLE. MORT AU SOCLE ! Il faut laisser le fond libre d'imposer sa pesanteur.

Le poids de votre institution et de ses fioritures écrase mon oeuvre et le peu de sensibilité qu'il reste à l'art.

Le white cube le réduit en miettes le transformant en véritable industrie.

Je n'ai pas envie de m'appeler Hirst ou Koons.

Oui, je crois que l'art n'a jamais été aussi proche de l'entreprise dont l'unique objectif est de faire du bénéfice en vendant ses pièces proprettes. La valeur de l'art, de la sensibilité qu'il est censé présenter ne s'évalue pas en argent.


Certains cassent des laboratoires pour en libérer leurs prisonniers. DÉLIVRONS L'ART DU BLANC ASEPTISÉ DU MUSÉE À COUP DE GROS, LOURD, ET BRUT BELIER EN BOIS.


RENDONS L'ART À LA VIE !



Manifeste du train Le Mans – Caen

Le 2 Avril 2010

EB

vendredi 12 mars 2010

Habitacle depuis le 8.03.2010




(retourné pour des raisons pratiques)